– Mais sans émotions, à quoi peut ressembler la vie ?
– La vie se remplit de perception, au cœur des choses, s’accompagne d’un regard qui perce les couches et qui me maintient devant la beauté du monde, qu’il me faut absolument être capable de regarder sans broncher, sans tomber dans tous ces ressentiments humains synthétiques et appris sous peine de voir le spectacle magnifique s’évanouir et me retrouver dans le monde des formes, coupé de la lumière.
Paradoxe, n’est-ce-pas ? Si tu veux te retrouver face à la beauté permanente, tu dois atteindre un état de joie douce, si délicate qu’elle ne peut être comparée à aucune émotion, mais la plénitude en vérité.
La vacuité est plénitude et les émotions sont le contraire, elles sont les fuites par lesquelles s’échappe le monde, la vacuité est la plénitude.
Je reste devant la fenêtre des heures pour contempler ce que la nature veut nous montrer.
Il y a tant de charme et de beauté qui exercent tant d’attraits par nos sens en notre esprit.
Et pourtant, pourtant, il ne peut échapper à mon intégrité, que quelque chose de terrible en est la source.
En amont du sourire, en amont du visage gracieux qui chante comme les sirènes d’Ulysse, une source froide et amère vient éclabousser le bout de mes pieds.
Une source froide comme une pulsion de mort, amère comme tout ce qui se répète dans toute folie.
Ce monde est terrible, horrible tel qu’il est, et il crie d’être ce qu’il est, je n’entends que râles de souffrance derrière le chant du rossignol.
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Merci…
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