Plume d’Éveil – Des mots (6)

Nous pourrions voir ce qui fait la parole qui n’est pas les mots creux. Cette parole que nous ne connaissons pas encore, ou si peu, en quelques personnes…

 

Celui qui parle conformément à ce qui se dit partout autour de nous et au-dedans, ne parle pas en vain.

 

Oui, donc celui qui est connecté, qui est éveillé, qui est conscient de sa « rienté » ?

 

Oui.

 

Voilà pourquoi elle manque tant !

Voilà pourquoi les enfants désespèrent parce qu’ils ont besoin de l’entendre de l’adulte.

Et nous voici tous des enfants à attendre la bonne parole.

Ainsi tout ramène toujours à la même chose.

 

C’est évident, tout ramène à la « vérité ».

Les hommes se battent depuis des milliers d’années pour fausser la vérité.

Nier les lois afin d’en inventer d’autres qui n’amènent pas l’équilibre.

Forger une nature de pierre et béton pour défier le temps mais ce sont des caves où pousse le champignon du désespoir.

L’homme a inventé des mots pour se mentir et mentir aux autres.

Pour oublier qu’il n’est que de passage…

Pour parvenir à voir le monde tout à fait autrement qu’il est, et ainsi il a dû mentir à ses enfants dès leur naissance, leur raconter des histoires.

Plume d’Éveil – Des mots

Recevoir les mots, tous les mots comme une tentative désespérée, de dire ce qui ne se peut.

Aucun ne pourra détenir la vérité, ni la brandir à la face du monde.

Mais tous participent à éclairer, un bref instant qui déjà n’est plus.

Dès qu’ils ne sont plus le reflet de l’échange en soi, ils ternissent la beauté du jour.

Chose curieuse, paradoxe de l’Amour, jamais ils n’échappent à ça.

La parole est vent qui porte dehors,

Quand l’espace vient à manquer

Qu’il s’enroule sur lui-même et se love,

Comme ce chien fatigué d’une nuit d ‘errance.

Elle va son chemin, plus loin que la mort.

Les mots s’égrainent comme cailloux de collier,

Nous accompagnent jusqu’à l’alcôve,

Font éclore parfois un sourire de l’enfance.