Plume d’Eveil – De la souffrance (3)




 

– Je voudrais te demander un conseil, ton avis.

Qu’est ce qui nous consolide, qu’est ce qui dans nos vies nous renforce, quel genre de choses méritent d’être défendues, ou quels objectifs méritent d’être poursuivis pour nous rendre plus forts ?

 

– Pour moi, ça a été de prendre conscience que toute chose dans le monde avait un sens, une place, de savoir que le hasard n’existait pas, cela a déterminé ma démarche, je n’aurai pas accepté de vivre dans un monde incohérent.

 

– Tu vois ce que tu m’as dit hier sur la cohérence était très juste… Mais je ne suis pas sûr d’avoir le courage de donner de la logique dans ce monde sans logique, c’est très révélateur pour moi ce que tu me dis, je m’aperçois que je n’ai jamais accepté de vivre dans un monde illogique…

 

– Oui mais je n’ai pas dit que ce monde était illogique, j’ai dit qu’il fallait comprendre qu’il le semblait parfois…

– En ce moment je fais un chantier pour un vieux, il a la maladie de Parkinson, c’est un boulot pénible, et il s’affirme en faisant mine de participer, mais sa vie n’a jamais rien eu de personnel, il n’est que ce que sa supériorité financière lui a permis d’imposer aux autres, et il saccage systématiquement mon travail en massacrant les enduits.

Le respect que j’ai pour moi-même et mon travail voudrait que je lui dise qu’il n’est bon à rien ?

 

– Peut-être pas dans ces termes mais sans doute lui dire quelque chose qui ressemble à ça oui… mais il y a tellement d’autres possibles.

 

– Oui, c’est vrai, mon anecdote n’a pas beaucoup d’intérêt, je m’y suis embarqué trop vite…

 

– (Sourires), on peut lire plusieurs sens dans ce message, mais on ne lit que celui qui saute aux yeux au moment où l’on se trouve devant…

Oui c’est ça… Peut-être que ce que tu as vu, c’est un message qui te ramène à ta sensibilité, ce vieux avec sa maladie il saccage au lieu de respecter, finalement c’est ce que tout le monde fait.

Ils ont saccagé mon enfance, saccagé mes attentes, saccagé mes élans et mon énergie.

Ils ont saccagé la nature, saccagé mon pouvoir de relation et de communication avec autrui, saccagé ma foi d’enfant …

 

– Oui c’est ça !

 

– Et ils continuent à saccager mon travail…

 

– Sommes-nous pareils Ron ?

 

– (Rires)… Là je parlais pour toi, mais nous sommes pareils en effet sur ce point en tout cas.

Plume d’Eveil – De la perception (21)

– Veux-tu définir la communication dans ce cadre-là ? Dans le langage courant on parle d’un émetteur et d’un récepteur et de l’un à l’autre un message, est-ce la même chose ?

 

– Non, ici il ne s’agit pas de communication entre raison et raison.

C’est souvent confondu avec le vrai phénomène de la perception. Dans ce premier cas, c’est la perception qui engendre la conscience, alors que dans le second cas, c’est la « conscience » qui engendre la perception. Mais la « conscience » n’est pas ce que les hommes nomment la conscience (sans guillemets).

La conscience (avec guillemets) est un champ dont nous ne sommes pas la source c’est un champ cosmique (le chant de la nature par ex). Ce champ exerce des pressions sur nos sens à l’insu de notre intellect le plus souvent tout à fait incapable de gérer la quantité d’informations.

Mais cette quantité varie selon l’activité de l’esprit. Le phénomène de perception augmente lorsque l’agitation des pensées diminue.

 

– Tu as dit : ce champ exerce des pressions sur nos sens, ces pressions font-elles des sensations ?

 

– Non, les sensations sont produites plus tard, lorsque l’esprit récupère les informations qu’il est en mesure de gérer, et ce, d’une manière consciente ou pas.

 

– Donc toutes les informations passent d’abord par l’esprit ?

 

– Celles qui font se former les sensations oui.