– Aimer la vie ?
La question est une affaire de bon sens.
Tout doit passer par la porte de la cohérence.
Ce qui ne peut y passer est bon à jeter.
Il ne s’agit aucunement d’affect, de sentiments ou d’une quelconque philosophie. Et surtout pas de ressentiment !
Lorsqu’on est vivant, on regarde le vivant avec un œil respectueux, ce qui signifie que l’on se positionne de la façon la plus juste. Donc la plus cohérente.
L’amour de la vie ne peut signifier autre chose pour moi.
Le reste est de la romance pour livre de chevet.
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– La romance ne tient pas en face de la réalité.
Et cela ne sied ni à l’amour, ni à la vie.
C’est une façon de fuir, en brodant.
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– Oui.
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– Mais c’est une vraie question celle-là, car comment vivre sans aimer la vie ?
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– Bien entendu !
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– Et pourtant c’est ce que nous faisons la plupart du temps, dans l’état où nous sommes.
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– Si l’on ne se positionne pas raisonnablement par rapport à ce qui est là, on le condamne à la fois pour soi et pour les autres.
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– Oui, c’est une question de position. Et raisonnablement, encore un mot qui dans ta bouche a une autre signification. Je ne pense pas qu’il s’oppose à l’intensité.
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– L’intensité sans la raison se rapproche de la pathologie. L’intensité qui m’importe surtout est celle de l’attention.
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– Et la raison sans intensité ?
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– La raison sans intensité est creuse. C’est de la philosophie.