Plume d’Éveil, De l’instant (5)

Tempo

Oui, la question est : mais de quel temps parlons-nous ?

C’est une question d’horloge, c’est aussi une question d’espace, c’est une question de disponibilité et c’est aussi une question d’attention.

Pour être riche en temps, faudrait accepter le concept de possession du temps, concept qui m’échappe tout autant que le temps. L’économiser, du même coup me semble inepte, le sentir… illusoire, ou alors ce serait sentir sa pression sur nous et les autres objets, s’il exerce une pression sur l’existant, sur moi par exemple, sans doute qu’à mon tout je peux chercher le moyen d’exercer une pression sur lui ?

Serait-il donc élastique ? Puis-je accélérer quelque chose en moi qui produise un effet contraire à la vitesse du temps, non pas contraire mais plutôt opposé ?

Le temps est-il un contenant dans lequel on puisera une perception comme l’eau dans le puits ?

Le temps je le vois comme une noix fermée, mes sens comme un outil pour écarter ses deux coques, et le fruit comme une forme offerte pour « l’instant ».

Plume d’Éveil, De l’instant

 

Tu me demandes ce que je ressens dans ces instants furtifs de vie sans relation avec le passé et le lendemain, n’est-ce-pas ?

C’est une présence à soi que « vivre l’instant », lorsque l’esprit est actif, les vérités du corps ne se perçoivent pas, les vérités du corps sont vérités de notre être le plus profond. Le corps a-t-il une histoire ? Certes, il en a une. Si donc je suis attentif aux vérités de mon corps, je suis témoin de son passé, mais ce n’est pas du « passé », car pour le corps le temps n’est pas ce qu’il est pour l’esprit, le corps ne vit qu’au présent. Mais ce « présent » n’est pas le « présent » de l’esprit. Lorsque mon esprit se calme, qu’est-ce que cela signifie ? Qu’il ne cherche plus de questions, qu’il ne croit pas à la nécessité des réponses, qu’il accepte de savoir l’unique chose qu’il ne veut pas savoir, jamais ! Qui est qu’il ne sait rien. Par conséquent ne cherchant plus à signifier, il accepte de « voir ». Mon esprit sait être conscient de lui-même, mais il sait rarement être conscient de la totalité de mon être, c’est cette conscience-là l’instant présent.

Ces vers écrits il y a quelque temps peut-être diront mieux.

 

Comme la plume portée par le vent

Libre de ses désirs et de ses peurs

Son mouvement n’est pas son mouvement

Son ascension est celle des cœurs.