– Krishnamurti dit que si l’on voit un objet sans en passer par la pensée qui nomme, qualifie, il dit qu’alors on voit la réalité de l’objet.
Que penses-tu de ce propos ?
– C’est cela une pensée silencieuse, une pensée qui ne nomme pas, ne définit pas, ne juge pas est une pensée qui « voit ».
Mais je ne crois pas qu’un objet ait une réalité fixe. Je ne suis pas ouvert à la notion de « réalité objective », ou réalité unique et vraie. Ce n’est pas mon expérience, je m’assois devant un objet, et jamais je ne le vois semblablement, jamais il ne me voit semblablement, chaque instant propose un alignement de lui à moi, cet alignement dépend toujours des conditions qui sont les nôtres, il y a toujours des conditions particulières, c’est cela un état de conscience. C’est l’état de conscience qui instaure une réalité parmi des milliards.
– « Mais je ne crois pas qu’un objet ait une réalité fixe. » Krishnamurti non plus, je me suis mal exprimée.
Pour lui, comme pour toi, et je suis d’accord avec vous deux, tout objet est différent d’instant en instant.
C’est bien pour ça que l’on ne peut se connaître que dans l’instant présent !