Du guerrier et de la conscience (9)

La voie du Samouraï ou le Rônin

– Dans le « non-faire » qui est l’opposé de toute action, c’est la participation d’un monde en toi, « tu » ne penses plus, « tu » ne sens plus, c’est le monde qui pense et sent en toi.

 

– Ça je connais. Sur le chemin de Compostelle, je baignais dans quelque chose de cet ordre-là, et c’est cette mouvance qui m’avait fait partir, presque du jour au lendemain. Avant, tout était toujours très compliqué, je pensais trop, dans la peur de ce qui pourrait arriver…

Mais je sens dans ce que tu dis, un niveau de profondeur, que cela n’a pas atteint chez moi.

Ça me quitte, ça revient… ce « fruit » ne m’est pas inconnu.

 

– Oui Michelle, c’est une expérience connue, j’en suis sûr.

Que peut-on ajouter sur les épaules de l’homme qui porte déjà sa charge maximum ? Une cerise sur son fardeau et l’homme est à terre. Bien entendu, il est aisé de tricher et de pratiquer l’auto-contentement, c’est pour cette raison que la vie du guerrier se veut intense. L’impeccabilité c’est surtout un moyen de disposer de toute l’énergie libérée par l’absence de ressentiments tels que le remord, le doute.

Du guerrier et de la conscience (3)

Non-faire

Comme la plume portée par le vent

Libre de ses désirs et de ses peurs

Son mouvement n’est pas son mouvement

Son ascension est celle des cœurs.
 

Sourire d’eau

Goutte tombe dans la mare

Exquise vague de soie

L’onde qui se propage te sourit.
 

L’impeccabilité

Un pas après un pas

Un saut après l’élan

Un silence entre chaque mot

Un espace entre deux lettres

Un souffle retenu et un vide soutenu

Du sens dans la marche

Point de marche entre chaque sens

Seul l’arc se tend et la flèche vole.
 

L’art de traquer

Sans tension je te poursuis

Sans crainte je marche devant

Sans détour je passe au travers

Sans fermer la main je te saisis

Recule devant celui qui fuit

Et dans tes bras le voilà qui dort.