Plume D’Éveil, Du mental (32)

– Dans la lumière de la matière, donc de la vie, centre et surface ne veulent rien dire, pas plus que côté ni sujet. Tout est imbriqué , des milliers de temps, des milliers d’espaces en un seul qui donne forme visible à la vie.

 

– Et l’inconscient est la porte qui s’ouvre sur ce « monde » ?

 

– Non, l’inconscient occupe sa place comme le conscient, les deux participent aux directions que prend l’être.

Conscient et inconscient sont comme les deux faces d’un même objet, leur rôle est d’aider à faire prendre une direction, émettre des actes.

Le supra mental n’est pas là. Cette pièce et son miroir ne le concernent pas, les actes et décisions non plus.

 

– Lorsque nous entrons dans ce que nous nommons le silence, est-ce le supra mental qui parle ?

 

– Le silence est la place disponible. C’est comme nettoyer le pont d’atterrissage… (Sourire). Le silence est le moyen.

Que fais-tu lorsque tu penses avoir entendu sonner à ta porte et que tu écoutes de la musique ?

 

 – J’arrête le CD…

 

– C’est la même chose.

 Le manque de silence est dû à la suractivité du conscient.

C’est pourquoi l’inconscient n’a pas beaucoup de problèmes pour recevoir les « infos » du supra conscient.

Si nous voulons admettre l’utilité d’un travail au sein du mental, il ne peut pas commencer ailleurs que dans le conscient.

Il présenterait donc l’apprentissage du renoncement à toutes les activités productrices de bruit.

 

– Les idées doivent être encore plus claires, non ?

 

– Quand on a plus aucune certitude, les idées commencent à être claires, oui.

Qu’est-ce qu’une vision claire ? C’est pouvoir marcher en voyant le sol devant soi, c’est encore pouvoir discerner le chemin un peu plus loin.

C’est encore voir jusqu’à la ligne d’horizon et pouvoir se dire, c’est là-bas que je veux aller.

C’est aussi savoir de quel point on est parti, etc.

Les idées claires sont des idées qui ont un lien entre elles et plus l’on voit de longueur à ce lien plus elles sont claires.

Plume D’Éveil, Du mental (31)

– Oui, le silence.

Lorsque le silence devient plus régulier, lorsqu’il s’installe davantage, le conscient communique de plus en plus avec l’inconscient.

Une rencontre relative peut s’installer.

 

– Les rêves deviennent plus clairs ?

 

– Oui mais ils deviennent plus rares surtout plus paisibles.

Plume D’Éveil, Du mental (30)

– Aucune question n’a réellement d’existence puisque celui qui se pose les questions est celui qui ne peut, parce qu’il ne veut recevoir de son alter ego, les réponses qui sont là, qui ont toujours été là.

Dans l’inconscient, avant de venir au monde toutes les réponses sont là.

Nous n’avons pas mission de découvrir le monde car le monde est totalement en nous. Nous avons pour mission d’accomplir l’unité. Ce qu’un certain Jésus (peut-être) appelait La Trinité en un.

*

– Accomplir l’unité et non découvrir le monde ?

*

– Oui, c’est pourquoi je te disais il y a quelque temps que l’habitude de se poser des questions est la manifestation d’une conduite piégieuse prétendant chercher une connaissance, mais en vérité à lui tourner le dos par peur de se trouver face à elle.

Plume D’Éveil, Du mental (29)

– Il y a peu nous avons parlé de la mémoire. Je découvre et me souviens d’autres expériences d’une mémoire sans émotion, des images.

*

– Oui.

*

– Habituellement la mémoire ne fonctionne qu’avec des affects.

*

– Oui.

*

– Ces images, sans émotion, d’où viennent-elles ? Dans l’article que j’avais lu, ce biologiste disait qu’il reste une trace… de tout… que tout est là…

*

– Oui, je te l’ai dit autrefois… La matière qui constitue notre corps, celle qui transite chaque jour, puisque le corps se refait chaque jour, chaque particule de cette matière est connectée avec les autres et tout l’univers. C’est l’intelligence du cosmos, la matière est toute intelligence et c’est cette intelligence qui remplit l’univers à l’en faire déborder chaque instant.

Plume D’Éveil, Du mental (27)

– Se laisser habiter, cela parle de ça… par le silence, par ce qui nous échappe en raison.

Laisser ces vibration chanter en soi, sans chercher à en dire quoi que ce soi, ce sont elles qui agissent.

*

– Oui. Ce n’est pas une question de mémoire. Je suis aussi amnésique, c’est naturel ça, sauf que chez les gens c’est très prononcé.

*

– Oui, c’est curieux, parce qu’en même temps nous sommes attachés à tant de souvenirs, en forme de regrets.

Alors peut-être que la place que prend cet encombrement…

*

– C’est toujours la même chose, on se rattache aux souvenirs parce qu’on a peur de s’en aller. Mais ce sont des souvenirs arrangés.

Dans les meilleures mémoires, il y a encore beaucoup d’amnésie.

*

– Oui, mais écoute, cela occupe une grande place, ces souvenirs en forme de regrets, peut-être la place nécessaire à une « juste » mémoire, non ?

*

– Tu ne vas pas quand même élever la mémoire sur une estrade !

Mémoriser c’est quoi ?

C’est figer ! Et figer, c’est tuer. Rien ne peut être figé.

Alors je laisse courir, car attraper des papillons c’est tuer mille chenilles et rendre stérile un million de fleurs.

*

– Tu as raison, ce n’est pas une question de mémoire, c’est la question d’avoir l’esprit libre et vivant.

*

– Oui, pour regarder ce qui se présente là devant nous qui ne se représentera pas deux fois.

*

– Oui, et ce que je fais, c’est de me dire : « Chouette, je tiens enfin quelque chose qui prend sens ». Mais cela n’est vrai que dans l’instant.

Et lorsque l’esprit retient, c’est toujours pour une raison egotique, se rassurer, désir de maîtrise, etc.

Plume D’Éveil, Du mental (26)

Cela t’arrive-t-il de te confronter ainsi à la répétition des choses, loin de la réalité qui est que tout est toujours nouveau ?

 

– Bien que les jours se suivent, ils ne se ressemblent que par mon activité ouvrière, le reste est tellement différent, toujours plein de nouvelles découvertes, de nouvelles compréhensions, de changements qui me rendent toujours étranger à ce que j’étais la veille.

Oui nos différences sont superficielles, peut-être même n’existent-elles par réellement et qu’elles ne sont que l’illusion produite par la dimension paradoxale qui est dans le cœur de toute chose.

Lorsque tu entendras autrement la musique qui se joue dans le concerto du « mental », tu me déclareras que tout est aplani.

« Voir » est une action du mental, et c’est une des plus belles puisqu’elle nous permet d’appréhender la vie sans les limites de la raison, la raison est toujours influencée et faussée. Mais raison et déraison sont production du mental.

La connaissance fut offerte à l’homme, et celui-ci pensa qu’il l’avait dérobée, là est né son sentiment de culpabilité. La connaissance lui fut offerte par le moyen du « verbe ».

Chaque organisation de la vie, chaque cellule et atome sont une production du mental, ce que nous appelons intelligence, raison, conscience, savoir, sont des productions du mental mais mensonge et incohérence, contradiction et aveuglement aussi.

Là où nous ne voulons pas croire qu’il agit encore, là où l’intensité de la relation se manifeste, lorsqu’en lui des idées idiotes cessent de se prononcer, c’est encore du mental.

Nous confondons trop facilement nos petites activités intellectuelles avec la vastitude du monde mental qui est en nous, en tout, et par quoi nous sommes reliés, à tant de niveaux différents que même le sens du terme « relation » s’efface.

Ce mental contient toute vérité et sa contre-vérité, tout y est paradoxal, quand les caractéristiques de notre petit esprit se refusent catégoriquement à négocier avec les paradoxes, à les intégrer.

Agir sans agir, voilà une situation à laquelle s’oppose notre esprit, et pourtant, pourtant, voilà bien une exigence de ce « mental supérieur », le mot de passe suprême et attendu.

Plume D’Éveil, Du mental (25)

– Alors, Jean dans le désert, et Jésus, ils parlaient aussi d’une personnalité, d’un niveau très éthéré, mais bien encore de la personnalité.

Et Jésus se disait le fils du père que cela a entraîné plein de confusions… « Le père » ne peut pas prendre la parole.

Toujours il y a interprétation d’un cerveau humain, avec ses compétences individuelles et limitées.

Est-ce bien ce que tu disais ?

*

– Tu m’as bien compris.

Que notre « personnalité » soit utilisée pour parler à autrui, cela n’est pas un « mal ».

Mais encore une nécessité.

Que notre personnalité soit transparente.

Afin qu’elle laisse passer la lumière divine.