Plume d’Éveil – De la relation (3)

– Alors nous restons seuls, même au sein de la relation ?

Te connaître… un peu…

 

– Oui, nous sommes seuls, cette quête de compagnonnage est culturelle, sûrement.

Me connaître moi ? Se connaître soi ? Ces habitudes qui nous désignent, prétendent nous signifier. Oui, bien sûr cela peut apporter plaisir et soulagement, à qui ?

Tu es instrument de musique, te connaître pourrait vouloir dire que je sais à qui tu appartiens, dans quel atelier de maître tu as vu le jour, quel est ton prix, ou le nom de ton propriétaire, voir le son exceptionnel que ton architecture interne propose. Dans quelle salle pourrai-je te voir te produire, mais je ne connaîtrais pas encore ta vérité.

Il me faut pour avoir une seule chance de la goûter un peu cette vérité, ne pas oublier qu’à travers toi c’est l’univers tout entier qui se joue, que tu es un canal pour ses orgues, et que ta vocation est de me donner le moyen de voir que je le suis aussi.

Que nous jouons ensemble un concerto qui établit les forces de la vie.

Tout ceci n’est pas de nous mais passe bien en nous, qu’importe le reste.